Los Monegros
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A mis amigos de Perdiguera
Biocénoses - L'écosystème "naturel"
... En Travaux!
Écosystème(s) naturel(s):
L'écosystème des Monegros présente une mosaïque complexe de sous-systèmes que nous de distinguerons pas mais cette diversité d'écosystèmes a pour conséquence une très grande biodiversité spécifique (richesse spécifique).
Cette mosaïque d'écosystèmes est liée à la diversité des biotopes et aux interactions avec l'agrosystème.
Une description de tous les sous-systèmes est impossible d'où le regroupement thématique proposé:
Biocénoses et interactions
Endémismes et cycles adaptés
Services écosystémiques
⭱ Biocénoses et interactions
Producteurs primaires et prédateurs
Dans les parties boisées, le matorral et la steppe, la production primaire de matière organique est réalisée grâce à la photosynthèse par les plantes à fleur (chènes, arbustes, plantes herbacées) ou par les coniférophytes (pin, genévriers).
Dans les mares temporaires la production primaire est réalisée par des algues et des cyanobactéries qui forment un biofilm. L'apport de matière organique par ruissellement n'est pas négligeable.
Cette matière organique alimente les producteurs secondaires: prédateurs pytophages ou zoophages, parasites ou décomposeurs.
Prédateurs
Certains prédateurs profitent des milieux créés par les humains.
Oedicnème criard chassant dans une parcelle labourée, vu dans les Monegros d'après (14)
L’Œdicnème évite les milieux fermés, il préfère les milieux offrant une vue dégagée, secs et chauds. On le rencontre donc dans les steppes, les dunes, les marais salants etc… . Il se nourrit d’insectes, de mollusques terrestres (escargots) et de petits Vertébrés (lézards).
Renard près d'un abreuvoir, vu dans les Monegros d'après (13)
Le renard est un consommateur polyphage qui se nourrit de quelques fruits et de petites proies dont le rat des champs Apodemus sylvaticus. Ce rat de taille variable (25g dans la péninsule à 35g dans les îles baléares) est un consommateur de graines (80%) et de petits invertébrés (20%). Ce rongeur est aussi l'hôte de nombreux parasites transmissibles à l'humain. Le renard contribue à limiter sa prolifération.
L'interaction parasitaire
Gui Viscum album parasitant un pin (Monegros, Aôut 2022)
Le gui est un hémiparasite des arbres. Il ne possède pas d'appareil racinaire mais développe un "suçoir" qui établit une connexion avec les vaisseaux conducteurs de sève brute de l'arbre. Ainsi il s'alimente en eau et en sels minéraux. Ses feuilles sont vertes et il peut réaliser la photosynthèse. Les fruits sont consommés par les oiseaux qui dispersent les graines.
Détail de l'interaction Gui / Pin (Monegros, Aôut 2022)
Sur l'image les parties vertes appartiennent au gui alors que l'écorce grise est celle du pin. Les gouttes de résine traduisent une réaction de défense du pin. Il peut arriver que la croissance de l'arbre permettent de rejeter le parasite.
Carulaspis visci, la cochenille du Gui, vue dans les Monegros d'après (10)
C. visci est un insecte hémiptère parasite proche parent des pucerons. Les femelles, sans ailes vivent fixées à l'hôte dont elles prélèvent la sève élaborée. Elles sécrètent une cire blanche qui les protège.
Ainsi on peut observer une interaction parasitaire à 2 niveaux: L'arbre est parasité par le gui qui est, à son tour parasité par un insecte.
L'explotation des ressources abiotiques
À l'instar des humains, certains organismes utilisent les ressources non vivantes du milieu comme matériel de construction.
Megachyle sicula vu dans les Monegros d'après (10)
Nid de Megachyle sicula vu dans les Monegros d'après (10)
Les interactions complexes
Un type d'interaction complexe se rencontre dans la relation entre les plantes à fleur et les insectes pollinisateurs comme l'abeille Dasypoda sp..
L'interaction est complexe car bien que les 2 organismes en tirent profit, elle peut aboutir à l'issue d'une coévolution à l'apparition chez la plante de dispositifs rendant difficile la récolte de nectar et de dispositifs contournant ces difficultés chez les insectes.
Souvent les insectes fréquentent différentes espèces de plantes au cours de la saison ce qui assure l'approvisionnement de leurs larves.
⭱ Endémismes et cycles adaptés
Endémismes
Le terme d'endémisme caractérise une espèce dont l'aire géographique de répartition est nettement délimitée. L'espèce ne se rencontre pas ailleurs. Elle est donc caractéristique de cette région géographique.
Deux cigales méditerranéennes:
a- Hilaphura varipes vue dans les Monegros d'après (10), b- Cicada orni vue dans le Vaucluse
Alors que C. orni est abondante dans toute la zone méditerranéenne (Europe, Afrique du Nord, Méditerranée orientale), H. varipes n'est présente que dans la péninsule ibérique et en particulier dans les Monegros.
Adaptation des cycles de vie
Des cycles de vie adaptés permettent à des espèces aquatiques de se maintenir malgré des périodes prolongées de sécheresse.
Triops cancriformis vu dans les Monegros d'après (10)
Les triops sont des consommateurs de matières organiques (détritivores) mais aussi de vers. En remettant en suspension la matière organique ils facilitent sa dégradation par les bactéries.
Les individus parthénogénétiques produisent des oeufs sans fécondation. Il existe aussi des individus hermaphrodites qui s'intercroisent et produisent des oeufs très résistants. Ces oeufs de résistance peuvent rester en vie plus de 20 ans dans la boue séchée et éclore en quelques jours après des précipitations.
Cette capacité fait du triops une espèce bien adaptée aux mares temporaires des zones arides.
Deux espèces de "crevette" adaptées aux mares temporaires:
a- Streptocephalus sp et b- Branchipus sp vues dans les Monegros d'après (10)
Streptocephalus sp et Branchipus sp éclosent après la remise en eau de la mare temporaire se développent en 3 semaines et produisent 2 000 oeufs de résistance par femelle. Ces 2 crustacés anostracodes sont donc bien adaptés aux mares temporaires des milieux arides.
⭱ Services écosystémiques
Les services écosystémiques sont les services rendus à l'humanité par les écosystèmes naturels. La valeur financière de ces services a été évaluée à l'échelle mondiale par Costanza et al. en 1999 (19).
Parmi les services rendus par les écosystèmes naturels on compte:
- L'épuration et la rétention de l'eau
- La production d'oxygène et la fixation du CO2
- les services de loisirs (promenade, cueillette...) et le tourisme asssocié
- le service de pollinisation
...
⭱ Dasypoda hirtipes sur une fleur de Brassicacée vues dans les Monegros d'après (10)
Dasypoda hirtipes (syn. D. altercator) est une espèce d'abeille sauvage dépourvue de corbeille à pollen. Elle creuse son nid dans le sol et récolte pollen et nectar pour élever ses larves. Sur l'image elle butine sur la fleur d'une plante de la famille des Brassicacées. Cette famille de plantes comprend un grand nombre d'espèces cultivées (Colza, choux, radis...).
Ainsi les pollinisateurs sauvages sont des auxilliaires importants des productions agricoles. Ils rendent un service écosystémique.
En effet 80% des espèces cultivées dépendent des pollinisateurs et on estime, par exemple en 2010 à près de 4 milliards d'euros "la contribution des insectes pollinisateurs à la valeur marchande de la production végétale française destinée à l’alimentation humaine [...]" (18).
Références: