Los Monegros

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Dynamiques

Bilan de l'étude: La résilience écosystémique

Climax, métaclimax, paraclimax...:

Le climax: On a observé une dynamique progressive vers un climax arboré. Néanmoins il est difficile de généraliser cette dynamique à tout le territoire des Monegros d'après nos seules observations.
Par ailleurs la notion classique de climax comme stade ultime d'une dynamique progressive linéaire peut être remise en cause. En effet on a observé simultanément des zones à différents stades de régénération (Paysage des Monegros). Cette critique a été généralisée à d'autres systèmes méditerranéens (16).
Le métaclimax: une mosaïque à divers stades de régénération. Cette mosaïque est due à un phénomène naturel ex: chablis, clairière, différence de pente ou d'exposition etc...
La notion correspond assez bien à nos observations dans la partie montagneuse.
Le paraclimax: Une mosaïque de stades de régénération et de stades "bloqués".
Différents types de blocages sont connus:
- Le blocage biotique. Il se produit lorsqu'une espèce dominante empêche le développement des autres. Le cas est cité pour le matorral fermé à Q. coccifera.
- Le blocage anthropique. Il est lié aux activités humaines qui entretiennent le peuplement dans une étape intermédiaire de la dynamique ex: surface cultivée à Salsola kali en bordure de la roselière ou steppe liée au pâturage.
- Le blocage édaphique (lié au sol). Le sol ayant été très modifié ne permet pas une dynamique progressive au delà de l'étape observée. Nous avons évoqué cette hypothèse en constatant l'échec partiel de certaines reforestations (Les collines du Sud) .
Compte tenu de la lenteur de l'évolution naturelle des sols, le blocage édaphique peut paraître irréversible à l'échelle humaine. Ces surfaces très particulières correspondent à l'idée de Braun-blanquet et Bolós (2).
Elles présentent, à l'échelle humaine un nouvel état climacique.

Cette mosaïque de systèmes à différentes étapes d'évolution ou bien créés et entretenus par l'humain est à l'origine de la grande diversité écosystémique des Monegros.


Une vue d'ensemble: La lente résilience de l'écosystème des Monegros

En écologie, la résilience est la capacité d'un écosystème à retrouver sa structure et son fonctionnement normal après une perturbation.

Dans le cas des Monegros, compte tenu de l'ancienneté des interventions humaines l'état "normal" est inconnu.
On peut imaginer que depuis plus de 1000 ans un paraclimax constitué de forêt sèche, de steppes pâturées ou de champs cultivés, de matorral et de zones humides existe dans la région.

La résilience d'un écosystème est d'autant plus grande qu'il présente une grande biodiversité initiale (17).

Cette correlation positive entre biodiversité spécifique ou génétique et capacité de résilience justifie la préservation d'espaces naturels protégés et l'entretien d'ouvrages artificiels (abreuvoirs par exemple).
Elle justifie aussi la préservation de variétés ou races locales issues de l'agrosystème qui constituent une forme de biodiversité.

Le comparateur PNOA permet de visualiser des photographies aériennes de différentes dates. Les zones claires correspondent à des surfaces peu ou pas végétalisées alors que les zones sombres correspondent aux arbres et aux massifs forestiers.

PNOA
Comparaison des vues aériennes de 1956 (à gauche) et 2018 d'après (15)
La largeur de chaque image représente à peu près 4,5 Km.

schéma
Schéma de la zone étudiée, la croix (+) occupe la même position que sur les photographies.

On constate une reforestation dans toutes les zones.
Dans la zone Sud (A) le couvert est plus dense surtout dans les vallons avec une augmentation du nombre de bosquets dispersés.
Dans la zone Ouest (B) on observe surtout une densification du couvert alors que la surface occupée semble constante entre 1956 et 2018. La diminution du nombre de talus dans les parcelles cultivées est observable. Ce qui est peut être en rapport avec des progrès dans la mécanisation.
Dans la zone Nord (C) de nouvelles étendues ont été boisées mais c'est surtout dans la zone Sud-Est (D) que la progression vers un couvert forestier est la plus nette. Cette partie du territoire reçoit sans doute davantage d'eau de ruissellement comme l'attestent les vallons en éventail dans la partie Nord-Ouest de cette zone.

Globalement les Monegros évoluent donc dans le sens d'un reboisement lent.
La lenteur de cette évolution (60 ans) s'explique par:
- L'évolution lente des activités humaines
- La faiblesse des précipitations (375 L.m-2.an-1). En effet l'eau est l'un des facteurs conditionnant la productivité primaire.

Ainsi lorsque la pression exercée par l'humain diminue son empreinte s'efface (plus ou moins vite...).

PNOA
Comparaison de vues aériennes de 1956 (à gauche) et 2018 d'après (15)
L'"empreinte" mesure à peu près 110 m du Nord au Sud. Montes de Perdiguera.


Références: