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La scolie des jardins.
Megascolia maculata (Drury, 1773)

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La scolie des jardins est un insecte (1 paire d'antennes et 3 paires de pattes) de l'ordre des hyménoptères (2 paires d'ailes membraneuses) (*) comme les abeilles et les guêpes. C'est le plus gros des hyménoptères de France métropolitaine.

Les scolies adultes (mâles et femelles) peuvent se trouver sur les fleurs dont elles boivent le nectar et qu'elles pollinisent en retour.
Le nom de genre, -scolia vient du grec ancien skoliôsis signifiant «rendre tordu» à cause de la position arquée de l'animal lorsqu'il s'alimente sur les fleurs (Fig1).

Scolie1
Fig1: Scolie (Megascolia maculata) femelle sur fleurs de sureau blanc (Sambucus ebulus L.).
L'animal mesure 5 à 6 cm de long.

La scolie femelle est grande (5 cm) avec une tête jaune alors que le mâle est plus petit avec une tête noire.
On distingue une des deux antennes à segments cylindriques et les 3 pattes du coté droit de l'animal. Les pattes portent des soies épineuses.

En plus de la tête jaune l'animal présente des grosses tâches jaunes sur l'abdomen et deux petites tâches jaune orangé sur le thorax (Fig2). Ces 2 petites tâches semblent être un caractère variable car chez certains individus elles sont à peine visibles.

Scolie2
Fig2: Scolie (Megascolia maculata) femelle sur fleurs de sureau blanc (Sambucus ebulus L.).

Sur les segments 2 et 3, l'abdomen porte 2 paires de tâches jaunes dont l'une est visible par transparence à travers les ailes membraneuses brunes (Fig3). On distingue bien les soies épineuses sur les pattes.

Scolie3
Fig3: Scolie (Megascolia maculata) femelle sur fleurs de sureau blanc (Sambucus ebulus L.).

Ces 4 tâches jaunes abdominales permettent de distinguer M. maculata des autres scolidés (Fig4). Elles donnent aussi à la scolie une ressemblance avec des insectes piqueurs comme le frelon européen (Vespa crabro L., 1758) alors que les scolies ne piquent pas! En tous cas pas les humains. Ces marquent constituent un mimétisme battésien.

scolie MNHN
Fig4: Fiche d'identification de la scolie des jardins (Megascolia maculata) femelle d'après (1).

Les adultes possèdent une paire de fortes mandibules visibles sur l'image du bas. Pourtant ils sont exclusivement floricoles et non pas carnassiers. Ces mandibules peuvent servir au maintient sur la fleur mais aussi au fouissage dans les débris de bois dont les adultes sortent après la métamorphose.
Au début de l'été, les mâles sortent en premier et volent en grand nombre au ras du sol pour repérer les femelles.
Après quelques jours celles-ci émergent du tas de débris et les mâles attirés par les phéromones qu'elles émettent se précipitent. Il s'ensuit un "pugilat" dont certains mâles sortent parfois comme étourdis (vidéo).
Malgré l'apparente violence de la mélée et la puissance des mandibules aucun individu n'est jamais blessé!

Accouplement chez la scolie des jardins. Une femelle à tête jaune et trois mâles à tête noire

Après la fécondation la femelle recherche activement dans les bois morts les larves de scarabées rhinocéros.
Le scarabée rhinocéros est un gros insecte coléoptère (Fig6) dont la larve se nourrit de débris végétaux.
On la trouve souvent sous les bûches entre le sol et le bois.

Oryctes nasicornis
Fig6: Scarabée rhinocéros mâle (Oryctes nasicornis) (Linnaeus, 1758).
Longueur approximative 4 cm.

La scolie femelle paralyse la larve du coléoptère qu'elle a choisit puis pond un seul œuf sur la larve. À l'éclosion la petite larve de scolie va s'alimenter de la grosse larve de scarabée et cela jusqu'à la métamorphose de la scolie en adulte (2). La scolie des jardins est un parasitoïde (**).
Ce comportement alimentaire des larves se rencontre chez de nombreux hyménoptères dont certains sont des auxilliaires des cultures (micro-hyménoptères trichogrammes). L'utilisation des trichogrammes permettant de réduire l'emploi de pesticides.

Ici les relations alimentaires dans l'écosystème sont favorisées par une gestion raisonnée de la ripisylve de la Sorgue (Fig7). Le panneau indique "Auberge du bois laissé" en référence à tous les organismes qui dans l'écosystème dépendent de cette ressource.

auberge bois laissé
Fig7: Aspect de la ripisylve de la Sorgue et de l'"auberge du bois laissé".

Remarques:
(*) Beaucoup d'insectes ont des ailes membraneuses mais les hyménoptères sont les seuls dont les ailes postérieures ont des crochets qui les relient aux ailes antérieures.
(**) Alors qu'un parasite vit au dépend de son hôte sans nécessairement en entraîner la mort, les parasitoïdes épuisent totalement les ressources de l'hôte qui finit par mourrir.


Références: